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Au nom du père 

2019, série de 25 photographies
réalisée sous la direction d’Antoine D’Agata, lors des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arle
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Tout commence par la mort.

J’ai fait la connaissance de mon père après sa disparition.

Gardienne de ses restes emprisonnés, consumés, comment me détacher de cette seule trace tangible du père sensée combler l’absence ?

Essayer de lâcher, laisser partir…

Créer un passage, pour lui, pour moi, vers où ?

et ensuite ?

solitude

apaisement

Et la vie dans tout ça ?


Il me faut maintenant briser l’urne

A propos de la série, par Yamina Wilisch, psychologue

C’est un travail très personnel  à propos de sa propre rencontre avec son père. Rencontre qui n’a eu lieu qu’une fois que celui ci était décédé, via ses cendres. 

Mais j'y ai trouvé un écho à la citation de Salomon Resnik « Entrer en contact et être sensible, dans le transfert psychotique et non psychotique, au sens et à la substance du fantasme, renvoie aux premières expériences de la vie de l'enfant : le froid et le chaud, le sec et l'humide, le dur et le mou, le plein et le vide. Les sensations élémentaires du patient et de l'analyste, ce "corps à corps", font partie du climat de la rencontre, ce que j'appelle "l'écologie du transfert ».

J'y ai vu, au delà de la rencontre avec ce père décédé, un écho au regard de soi vers son intériorité, un regard vers l’abîme que peut représenter sa propre vie psychique

( il y a la photo avec le regard mais pas que). La rencontre entre le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur, la rencontre avec  l'altérité ( toujours flou, indécidable ) et surtout la peau : celle qui saigne, celle qui est salie par la boue, celle qui avance dans l’eau. Le mouvement. Et les cendres enfermées dans une urne …

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