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Liah, portrait en creux

2022, série de deux fois 20 photographies
présentation numérique sur tablette.

Réel : ce qui existe ou a existé effectivement

Je ne suis pas à l’aise avec le réel.
Pour une photographe, cela peut paraître singulier, voire absurde ; mais c’est vrai,
je ne suis pas à l’aise avec le réel.
Photographier, c’est attester. Attester de la réalité, du monde, du vivant ; c’est immortaliser. Dans immortaliser, il y a mort. Quand on immortalise, on accepte que la mort soit en question. Memento mori. C’est pourquoi je ne photographie pas les vivants, pas ceux que j’aime, tout du moins pas leurs visages ; alors lorsque j’ai appris qu’il était possible de créer des images sans le réel… j’ai été soulagée.

Toutes les images de cette série n’ont pas été créées avec le réel.
Ou plutôt, aucunes des images de cette série n’ont été créées avec le réel.
Et pourtant elles le sont, réelles. Car elles existent effectivement.

Liah n’existe pas.
Ou plutôt, si, elle existe.
Mais il faudrait plutôt l’orthographier « l’IA-H » pour « l’Intelligence Artificielle », le
« H » étant la partie humaine de l’expérimentation.

Dans cette fiction-documentaire, la machine et l’humain échangent leur place, se
confondent, se mêlent, copulent pour engendrer, à partir du néant, une image de
la vie, construire un néo-réel, méta-morphe et composite ; créant un espace intermédiaire, où frontière entre vrai et faux, réel et irréel, organique et anorganique
se floute. Au fil de la série, un sentiment d’étrangeté monte, une confusion naît à
la fois des potentialités plastiques des images et de la froideur clinique des textes.
Un doute s’installe ; dans quelle couche de réalité erre-t-on ?

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